Elles vous permettront, tout comme l’ensemble des renseignements pratiques, de réaliser plus facilement cet itinéraire. Avant de quitter le boulevard Danielle Casanova, un arrêt s’impose au n°18 dans un charmant petit musée privé installé dans un bâtiment datant de la période génoise, le musée du Capitellu. Au cours de ces séjours corses, entre 1791 et 1793, la tonalité des textes de Napoléon prend de nouveaux accents. Cette grande artère fut prolongée en 1862 et reçut le nom de Joseph Grandval, un industriel marseillais d’origine corse. La consulta d’Orezzo en août 1745 nomma de nouveaux chefs, Ignazio Venturini, Alerio Matra et Gian Pietro Gaffori. Il est amusant de constater que, contrairement à la célèbre formule qui définissait Ajaccio comme, «le souvenir de l’Empereur, avec quelques maisons autour », les objets évoquant l’illustre enfant du pays ne sont pas nombreux. À Ajaccio, Napoléon se met à la tâche. Le point de départ se situe devant l’échauguette de la citadelle. * Jean-Christophe Orticoni, Nouvel armorial corse : livre d’or de la noblesse, Jeanne Laffitte, 1992. Après la visite, il faut s’arrêter quelques instants dans le jardinet en face de la maison qui offre une halte agréable pour admirer le buste du Roi de Rome installé ici en 1936 pour le centenaire de la mort de Letizia. Capitale de la Balagne, Calvi fut fondée par des seigneurs insulaires au milieu du XIIIe siècle. Après son mariage, Charles s’installa à Corte avec son épouse Letizia et Joseph, leur premier fils, y vit le jour. * James Boswell, Etat de la Corse, 1769, reprint Editions Jeanne Laffitte, 1977. Cette fontaine de granit corse fut édifiée en 1827 sur les plans de Maglioli. Il s’agit de l’Impératrice Eugénie qui, lors du retour de Suez en 1869 où elle avait inauguré le canal, s’abrita d’une tempête dans le petit port. Menacée par un tel pouvoir, Gênes fit assassiner Gaffori. D’autres propriétés assuraient la subsistance de la famille, la Sposata ou la Casseta pour les vignes, les Salines où l’on cultivait les mûriers, ainsi que des terres à Ucciani, Bastelica et Bocognano. Résister. Napoléon et la Corse Ce numéro de la revue « Ici et là, le magazine des pays de France » est entièrement consacré à la Corse et à Napoléon. L’aspect le plus noir de cette politique fut incarné par le général Morand qui exerça une véritable dictature militaire. L’argent était fort rare. Les siècles passent mais les éternelles hantises corses demeurent. Jean Dal Colletto évoquera le régime impérial de Napoléon III sous le Second Empire qui a constitué un tournant majeur pour la Corse. Cette réflexion du jeune Napoléon Bonaparte résume bien la personnalité de l’enfant durant ses années de formation passées sur le territoire français. Les murailles furent effectivement abattues ainsi que le bastion du Diamant mais la nouvelle idée fut d’esquisser les deux grands axes de la ville et de réaliser la place Bonaparte. Sur la jeunesse de Napoléon en Corse Le futur Empereur reçut le baptême le même jour que sa soeur Maria-Anna, née en 1771 et qui décédera cette même année. Il s'agissait d'un culte poussé au fétichisme, d'un enthousiasme envers « U Babbu », considéré comme le père de la corsitude conquérante. Dans son testament daté de 1839, il exposa son désir de « fonder un grand établissement dédié à Dieu en trois personnes » où les jeunes gens studieux et méritants pourraient s’appliquer à l’étude des sciences et des arts. Sur Pascal Paoli Les excès de cette «Giustizia Morandina» contribuèrent largement à ternir le prestige de l’Empereur dans son île natale. 20250 Corte Que vous soyez un particulier ou une entreprise, vous pouvez bénéficier d'avantages fiscaux. Il a été dit plus haut qu'à cette époque-là, Napoléon est fier d'être corse. Ajaccio ne se réduit pas à la cité génoise et à la ville impériale, berceau de Napoléon Ier. C’est ici, en janvier 1791, que Bonaparte aurait fait lecture de son premier écrit public, une lettre à un partisan royaliste, Matteo Buttafuoco, lors d’une séance du club patriotique affilié aux Jacobins. Dans Terra Nova, le palais des Gouverneurs génois mérite une visite attentive. La ville devint le centre politique de la Corse française de 1796 à 1811, prééminence qu’elle perdit quelques années au profit d’Ajaccio, puis qu’elle retrouva durant tout le XIXe siècle. Le siège de Calvi mit en lumière un personnage déterminant de l’épopée napoléonienne, le futur vainqueur d’Aboukir et de Trafalgar, Horatio Nelson, commandant de vaisseau de l’escadre anglaise qui perdit son oeil droit lors d’un assaut de ce terrible siège. La chapelle devint ensuite la sépulture familiale des Bonaparte. * Paul Arrighi et Antoine Olivesi (sous la direction de), Histoire de la Corse, Privat, 1990. Cette route littorale qui conduit jusqu’à la pointe de la Parata fut aménagée à la fin du XIXe siècle quand le tourisme commençait à se développer. Il est impossible d’évoquer ici la diversité des trésors offerts à la curiosité du visiteur – archéologie préhistorique, protohistorique et gréco-romaine, art médiéval, école de peinture corse, architecture sacrée baroque, etc. Sur toutes les autres façades, des éléments architecturaux des Tuileries furent utilisés en réemploi (gaines, frises, chambranles de portes, pilastres cannelés, colonnes baguées de Le Vau…). D’autres lieux parlent en Corse de l’épopée napoléonienne. L’implantation d’une colonie génoise au XIIe siècle donna son essor à la ville. Ce quatrième circuit nous fait sortir du centre ville d’Ajaccio pour découvrir des sites et des édifices liés à l’histoire familiale des Bonaparte et aux souvenirs d’enfance de Napoléon. Destiné aux touristes anglais installés à Ajaccio, elle fut ouverte au culte en 1878. Son tempérament le porte spontanément vers ces rêves en prose, les textes sollicités exhibant la Corse idéalisée et embellie dans le souvenir d'un para-dis perdu. Mais les représentations artistiques de Napoléon au XXe siècle sont si rares qu’il est intéressant de contempler celle-ci. Présentation  de l’exposition Qu’il s’agisse de la masse du bâtiment dans l’espace urbain, du décor de ses façades et du rythme des baies, du plan, de la distribution intérieure, les…. Les Corses sont avides de pouvoir, dit-on. Perdu plusieurs fois. Séparatiste, Paoli – considéré par l'Assemblée Nationale comme « le dictateur moral » des Corses (64) – avait souhaité l'indépendance de l'île. Puis grâce à d’habiles mariages ou par de simples rachats, la casa Bozzi devint la casa Bonaparte et c’est dans celle-ci que Carlo-Maria Buonaparte (le u ayant été ajouté après l’attestation d’origine commune avec des Buonaparte de Florence) installa sa jeune épouse, Letizia Ramolino, après leur mariage en 1764. Nous nous contenterons de donner quelques indications sur les visites et les excursions à effectuer à Ajaccio et dans ses environs. Le piton rocheux de la citadelle dresse là sa masse écrasante et on peut y observer le Nid d’Aigle édifié en 1419 par Vincentello d’Istria, vice roi de Corse au nom du roi d’Aragon. Il s’agit du palais construit par ordre du cardinal Fesch, l’oncle maternel de Napoléon, né à Ajaccio en 1763 et décédé à Rome en 1839. En prenant le petit train côtier qui conduit en été de Calvi à l’Ile Rousse, il est possible de s’arrêter à Algajola le long de la plage d’Aregno. C'est une résistance populaire et massive qui découle de la logique politique de la communauté insulaire. Cette volonté de saluer une dernière fois les compagnons de son enfance et de sa jeunesse témoigne du noble attachement et de la sincère gratitude de l’Empereur envers ses compatriotes. Vus rétrospectivement, lesdits textes de Napoléon et son lien avec la Corse, avant 1791, sont pleinement conditionnés par ses origines géographiques. Forgée par les siècles d'occupation étrangère, la résistance des Corses, acharnée et jamais domptée, imprègne toute la narration de Napoléon. En remontant le cours Grandval vers la place d’Austerlitz, on peut encore observer quelques bâtiments de cette période, villas cossues ou grand hôtels reconvertis. Là, sur la droite, au n°17, se trouve l’ancienne demeure des Pozzo di Borgo, dont Charles-André (1764-1842), cousin éloigné et ami intime de Joseph et de Napoléon, devint leur ennemi juré dans la lutte paoliste. De l'autre, Paoli : une vision décalée par rapport aux tendances historiques, un monolithe immuable dans ses certitudes, stagnant dans ses adhésions et induit en tentations à la George III (67). Ses expressions prennent des formes radicales. Téléphone : 04 95 21 50 57, Musée national de la Maison Bonaparte Nommé général en 1795, il fut tué en 1796 à Huningue en Alsace. Les inscriptions gravées ne font que renforcer cette quasi déification du personnage : « Napoléon Ier Empereur des Français 1804-1815 Nous l’avons vu gravir superbe les premiers échelons des Cieux ». « Ainsi, les Corses ont pu, en suivant toutes les lois de la justice, secouer le joug génois (40) et peuvent en faire autant de celui des Français », écrit-il dans son essai « Sur la Corse », le 26 avril 1786 (41). Des placards sont affichés la nuit par des patriotes, le gouverneur Barrin se voit envoyer des députations dans le but de le contraindre à autoriser le rassemblement des milices. Le prélude à la disgrâce. Il se présente comme un grand promontoire composé d’un plan incliné maçonné recouvert d’inscriptions au sommet duquel s’élève une petite pyramide à degrés supportant la réplique en bronze de la statue de Seurre qui couronnait la colonne Vendôme et qui se trouve aujourd’hui aux Invalides. En ressortant de l’hôtel de Ville, emprunter la rue Fesch sur la droite. Devenu Premier consul, Bonaparte nomma Levie maire d’Ajaccio en 1800, charge que celui-ci refusa en raison de son âge. Ne pouvant obtenir le contrôle de la cité et de son port, Paoli dut se résoudre à fonder un autre port à une trentaine de kilomètres, l’Ile Rousse. Pour Napoléon, elle était avant tout le conditionnement qui a défini le destin de son pays et accompagné le sien avec ses vagues et, surtout, avec ses îles : Corse, Grande-Bretagne, Elbe et Sainte-Hélène. (BML) Ce circuit ajaccien va nous permettre d’évoquer les aménagements urbains effectués sous le Premier Empire tout en partant à la rencontre des monuments élevés postérieurement en l’honneur de Napoléon. Bénéficiaire d'une bourse royale, il fera ses études en France (5) où, jeune écolier en proie à son mal de vivre, isolé et marginalisé, il se retirait au fond de son for intérieur dans un acte de résistance à l'hostilité de ses petits camarades français. Dans une présentation scolaire très adaptée quant à l’aspect pédagogique, plus discutable en terme de muséographie, il permet d’embrasser dix siècles d’histoire. Ce fut sa première action indépendante. Fesch rejoignait le séminaire d’Aix et les petits Bonaparte le Collège d’Autin. Paoli dota alors la Corse d’une petite flotte et fonda le port de l’Ile Rousse. Une fois lu le contenu d'une note, pour revenir à l'endroit du texte où vous avez interrompu votre lecture, cliquez sur Précédent ou Back dans votre navigateur. Ressuscitant le Grand Genre, celui de la peinture d’Histoire quasi oublié au XXe siècle, elle témoigne de la difficulté à dominer ce style pictural. Jusqu’à la première guerre mondiale, la Corse fut une destination réservée à quelques privilégiés. Avec ses deux cadets, Jérôme 9 ans et Louis 14 ans, elle s'enfuit d'Ajaccio devenu soudain un nid de vipères. Napoléon enfant croisa souvent cette chapelle lors de ses promenades avec son frère aîné. La vaste salle est décorée de dizaines de belles gravures relatant les principaux événements du Consulat et de l’Empire. L'esprit corse et la méthode corse marquent la vision politique, l'attitude et la morale. Ce sont-là les derniers échos de son ancien enthousiasme inconditionnel pour son île. Place forte stratégique, elle résista ainsi à Paoli et à ses troupes en 1755 et en 1768. Ajaccio, Albiana, 2015. corsenetinfos – la corse sur internet : belles photos et informations touristiques. Guides touristiques  [Pour préparer un voyage en Corse] Au bout, fut le départ définitif de Napoléon de Corse (70). Les statues de bronze sont respectivement l’oeuvre de Barye, Petit, Thomas et Maillet. Il est le seul contre lequel le Corse peut entrer en alliance – toute provisoire – avec ses compatriotes. L'esprit corse et la méthode corse marquent la vision politique, l'attitude et la morale. Partez ici à la découverte de la mère patrie, de cette terre natale où flotte encore l'ombre de l'Empereur ; suivez-nous en Corse aux origines de la légende. Une intéressante série de monnaies et de médailles figurant les grands événements de l’épopée napoléonienne évoque également l’histoire du Consulat et de l’Empire. Chaque année, des messes y sont célébrées aux dates anniversaires de naissance et de mort de Napoléon. (Les ouvrages consultables à la Bibliothèque Martial-Lapeyre, Fondation Napoléon sont notés : BML) Les Corses, affirme Napoléon, sont exploités économiquement. Résidence les Jardins en ville, 20200 Bastia Napoléon est en proie aux mêmes émois. On apportait le lait, les fromages de chèvre, même la viande de boucherie ne se payait pas. Même plusieurs. « Si je n'avais qu'un homme à détruire pour délivrer mes compatriotes, je partirais au moment même et j'enfoncerais dans le sein des tyrans le glaive vengeur de la patrie et des lois violées », poursuit Napoléon (48). Pour plus de renseignements consulter les ouvrages de A. M. Graziani, Les Tours littorales, Editions A. Piazzola, 1992 et de G. Méria et F. Rombaldi, Les Tours du littoral de la Corse, La Marge, 1990. Jusqu’au XVIIe siècle, on se sait pas où vécurent les Bonaparte. Il y remet en question la légitimité des députés corses (59) de représenter la population de l'île (60) et dénonce les manipulations des « zélés royalistes » qui, soudoyés par la monarchie, ne font pas exécuter les décrets de l'Assemblée. On avait un compte avec le boucher, et on donnait en échange de la viande de boucherie tant d’équivalence en moutons, agneaux, chevreaux ou même boeufs. 34 Cours Paoli, 20250 Corte ),  Pascal Paoli à Maria Cosway. Napoléon s'y réfère souvent dans ses écrits. A l’ouest d’Ajaccio, le  » quartier des étrangers « , idéalement situé entre la mer et le cours Grandval, fut le témoin de cet engouement mondain. Avec le rétablissement et l’inauguration d’une nouvelle université à Corte en 1981, le Palais national devint le siège du Centre de Recherches corses et abrita la bibliothèque de cet institut. Si nous perdons cette occasion, nous sommes esclaves à jamais » (33). Paoli, totalement investi dans son ambition d'indépendance (68) et Napoléon, républicain pur et dur, rêvant pour l'île d'un avenir plus avantageux et, pour lui-même, plus phosphorescent. En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies. Elle témoigne des nouvelles conceptions qui se firent jour en matière d’urbanisme à la fin du XVIIIe siècle et qui prônaient un rationalisme nouveau tout en s’inspirant des villes de l’Antiquité : goût des grandes artères, rues se coupant à angle droit, place carrée très dégagée pour les cérémonies et les fêtes, symétrie, etc. À Ajaccio, Napoléon renonce à une confrontation ouverte qui aurait été perçue comme une volonté séparatiste. Le neveu de Napoléon Ier incarne la modernité. Souvent envahie, son identité a cependant résisté aux influences extérieures. Il fustige les abus du gouvernement en place, privant les Corses de leur liberté et les exposant à la merci de vils employés, « la tête pliée sous le joug pesant du militaire, du magistrat (et) du financier » (24). La résistance à l'occupant d'abord. Pour plus d'informations, gérer ou modifier les paramètres des cookies sur votre ordinateur, lisez notre Politique données personnelles. En 1789, dans la « Lettre à M. Giubega » (32), le parrain de Napoléon, la domination de la France est qualifiée de « la tyrannie la plus affreuse », imposée par les Français « méprisables par leurs moeurs (…), leur conduite », et par leur « abjecte naissance », étrangers à la langue corse et à sa morale. Il forme le comité directeur. Un ensemble monumental y a été inauguré le 15 août 1938 à la gloire de Napoléon Ier. Sa propre histoire ne se détachera plus de l'histoire de France. Ses relations avec Bonaparte sont évoquées à plusieurs reprises. Il s’organisait autour de trois rues disposées en éventail : la strada del Domo (rue Forcioli-Conti), la strada San Carlo (rue du roi de Rome) et la strada dritta (rue Bonaparte) où se situait la porte d’entrée de la ville. Cet espace mythico-historique, lieu d'origine de la communauté, la piève, engage à des luttes sans merci contre tout pouvoir étranger, désireux de s'en emparer. * Collectif, Histoire d’Ajaccio, La Marge Editions, 1992. En fuyant l’île en 1793, Napoléon Bonaparte enterrait son rêve corse pour aller jouer son destin sur une autre scène. Année de publication : Ce deuxième circuit nous emmène à la rencontre de la famille Bonaparte. Napoléon, toujours opportuniste et ambitieux, obtint l’autorisation de son régiment, rentra à Ajaccio, rejoignit le mouvement jacobin local et - cherchant un colonel dans la milice corse - défendit avec enthousiasme les intérêts de la Révolution. La citadelle fut modifiée et agrandie lors de l’occupation française de 1553 à 1559. Au retour de celle-ci qui fut un échec total, Bonaparte pris à partie par des marins échappa de justesse à une tentative d’assassinat. Le retour s’effectue par le même chemin jusqu’au cours Napoléon. Ce sera son tout premier document politique. Si leur première rencontre en 1790 resta marquée par la déclaration de Paoli : « Tu es un héros à l’antique, un homme de Plutarque », leurs rapports vont ensuite se détériorier. La maison des Milelli constituait pour Napoléon un lieu d’escapade idéal. Il envisageait le développement de celle-ci sur des jardins particuliers au-delà de l’actuelle rue Fesch. Plus loin, au 2 cours du général Leclerc, une riche écossaise, Miss Campbell, fit construire une église anglicane en granit du pays. Vue sous cet angle, la narration de Napoléon véhicule la même idéologie. La rupture fut définitive après que Paoli fut déclaré « traitre à la République » et déchu de son commandement suite aux accusations de Lucien Bonaparte en 1792. Dans ses derniers jours, Napoléon gardait encore le souvenir de ceux qui l’avaient aidé à fuir sans toutefois pouvoir tous les nommer. (BML) On se déchire, on s'épie et on s'assassine (75). Le ton du texte change radicalement par rapport aux fantasmes utopiques auxquels il s'adonnait à Brienne. Des impacts de balle sur la façade de celle-ci témoignent de la violence des combats lors des guerres d’indépendance de la Corse. L’ensemble est encadré de deux aigles portant les dates de naissance et de mort de Napoléon. Elle servit de refuge à Bonaparte traqué en 1793 par les troupes paolistes et fut le point de ralliement de la famille pour fuir la Corse après que la maison de la rue Saint-Charles eut été pillée. Il y va de l'honneur de la Corse, l'honneur contre lequel une nation « ne doit jamais rien faire […] car dans ce cas elle serait la dernière de toutes (et) il vaudrait mieux périr » (34). * Paul Bartel, La jeunesse inédite de Napoléon, Amiot-Dumont, Paris, 1954. Elle fut certainement un lieu fascinant pour Napoléon enfant. « Chers compatriotes, écrit-il en 1787, dans son texte “Sur l'histoire de la Corse” (29), nous avons toujours été malheureux. Cet itinéraire nous entraînera donc sur les traces de la famille Bonaparte en Corse. Après avoir mis les deux départements hors-la-loi, Napoléon place le gouvernement de la Corse aux mains des militaires, qui commettent des exactions. Le 4 janvier 1792, il est nommé adjudant-major d'un bataillon des gardes nationaux d'Ajaccio par le général Antoine François de Rossi, commandant par intérim la division militaire de la Corse. Nombre d’historiens rapportent que le petit garçon y assistait aux relèves de la garde. Elle est l’oeuvre d’Auguste Bartholdi (1867). Napoléon y resta trois mois avant d’intégrer l’école militaire de Brienne. Aujourd’hui, la toiture en ardoise avec ses ornements de plomb et de cuivre a été reconstruite, mais les éléments décoratifs de la façade souffrent à l’évidence du manque d’entretien. Des milliers de livres avec la livraison chez vous en 1 jour ou en magasin avec -5% de réduction . / Max Caisson --Napoléon corse et italien dans le jeu des identités nationales / Luigi Mascilli Migliorini --La Corse vue depuis Sainte-Hélène par Napoléon / Bernard Chevallier --Le mythe napoléonien dans l'imaginaire des Corses : effets structurants et usage politique / Eugène F.-X. Dans le pathos exaltant la patrie, Napoléon y passe en revue des héros corses (73), parvenus à régner « à force d'intrigues et d'assassinats » (74), et avec cet éclatant défilé, il brosse l'histoire de l'île. Or, cet enthousiasme ne réussira pas à ébranler le passéisme des Corses ancrés dans la décadence de leur vie clanique, avec ses confuses passions nationalistes, ses intrigues de clocher, ses crispations de fanatisme politique fruste. Apparemment de petite constitution, le bébé fut allaité par sa mère qui s’adjoignit les services d’une nourrice, Camilla Ilari, une robuste campagnarde fille d’un marinier d’Ajaccio dont le futur Empereur se souviendra toute sa vie au point de la coucher sur son testament.